Axel Van de Sande, «ytm-d / ( hn)-d( + qatal», Vol. 94 (2013) 107-116
This paper examines the construction ytm-d / ( hn)-d( followed by a qatal-form in Ps 80,5; Exod 10,3; 16,28, and Hab 1,2. Taking into account the verbal process-type (active vs stative), I show that we find a better explanation than those proposed by the grammars.
ytm-d[ / hna-d[ + QĀṬAL 109
future time in which the temporal situation occurs […]. The suffix conjuga-
tion marks the situation as complete: the prefix conjugation does not do so,
but rather marks the situation as dependent. Representing a future action or
situation as complete 5 and independent leads to a certain dramatic quality
of representation†6. Selon cette approche, le qÄá¹al du Ps 80,5, comme en Ex
10,3, présenterait l’action de manière globale dans la sphère du futur indiquée
par ytm-d[. Que le qÄá¹al puisse présenter l’action de manière globale ne pose
guère de problème, par contre que ce qÄá¹al d’aspect perfectif puisse être em-
ployé en contexte futur me semble être un emploi tout à fait étranger aux
langues sémitiques. À ce propos, il est assez significatif de constater, d’une
part, que pour prouver la réalité de cet emploi du qÄá¹al, ces deux auteurs re-
courent au comparatisme comme seul point d’appui, et, d’autre part, que la
langue de comparaison soit une langue non sémitique, mais indo-euro-
péenne, à savoir le bulgare 7. On n’est finalement guère plus avancé avec
cette explication qu’avec celle des deux auteurs précédents, car on ne voit
toujours pas la différence entre les qÄá¹al du Ps 80,5 et d’Ex 10,3 et les deux
yiqá¹ol du Ps 74,10 mentionnés plus haut ni la raison de l’emploi de ces qÄá¹al ;
dans tous ces cas, vu le contexte non passé, c’est bien la durée d’un procès
toujours en cours qui est en question (“jusqu’à quand?â€) 8.
Le point commun entre ces deux grammaires est précisément, selon
moi, ce qui les empêche de résoudre la difficulté, à savoir qu’elles consi-
dèrent que le qÄá¹al après ytm-d[ / hna-d[ est un accompli, et donc aussi,
quoique d’une manière un peu implicite, que le verbe employé est un
verbe d’action. Or, en contexte non passé, la forme verbale qui apparaît
après ytm-d[ / hna-d[ et surtout qui est introduite ainsi vise un procès
toujours en cours et ne peut de ce fait en aucun cas être une forme d’aspect
accompli 9. Dans ce contexte, avec un verbe d’action, seul le yiqá¹ol inac-
Valeur que ces auteurs attribuent au perfective: “an aspect (Aspekt) in
5
which a situation is understood as complete (rather than completed), as a
wholeâ€, B.K. WALTKE – M. O‘CONNOR, A Introduction to Biblical Hebrew
Syntax (Winona Lake, IN 1990) 692 (Glossary, sub perfective).
Id., §30.4 c-d.
6
Id., §30.4 b. Rien n’empêche bien entendu de comparer un emploi verbal
7
de l’hébreu ancien avec une autre langue, même non sémitique, mais cette com-
paraison me semble pertinente uniquement s’il s’agit de mieux expliquer ou
d’illustrer un emploi réellement avéré en hébreu ancien, qui peut être compris
sans cette comparaison, non pour prouver la réalité d’un emploi verbal, qui ne
pourrait pas l’être sans la comparaison ; ce qui aurait plutôt l’effet inverse.
Ce que P. Joüon et T. Muraoka ont bien perçu en parlant d’une action
8
posée dans le passé qui continue jusqu’à un certain moment du futur.
En contexte passé, une forme verbale d’aspect accompli, comme le qÄá¹al
9
(avec un verbe d’action), serait tout à fait compatible avec ytm-d[ / hna-d[.
Exemple en français, vu que cette construction n’apparaît pas en contexte
passé en hébreu ancien: “Jusqu’à quand refusa-t-il / a-t-il refusé de venir ?â€.
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