Axel Van de Sande, «ytm-d / ( hn)-d( + qatal», Vol. 94 (2013) 107-116
This paper examines the construction ytm-d / ( hn)-d( followed by a qatal-form in Ps 80,5; Exod 10,3; 16,28, and Hab 1,2. Taking into account the verbal process-type (active vs stative), I show that we find a better explanation than those proposed by the grammars.
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compli 10 ou le participe 11 sont admissibles, mais si c’est le qÄá¹al qui ap-
paraît et qu’il est effectivement introduit par ytm-d[ / hna-d[ 12, le verbe
employé ne peut être qu’un verbe d’état (ou statif) et c’est alors la conti-
nuité ou persistance de l’état décrit par le verbe qui est en question.
Ces principes étant établis, reste à voir si le verbe employé dans le Ps
80,5, ainsi que dans chacun des trois autres versets, peut être considéré
comme un verbe d’état (ou statif) et ensuite comment comprendre le sens
de chacun de ces versets pour le rendre le mieux possible en français.
En plus du Ps 80,5, le verbe !X[ apparaît cinq autres fois dans la Bible
hébraïque. Il est employé comme verbe d’action, dans le sens concret de
“fumer†dans les Ps 104,32 et 144,5 et dans le sens figuré de “fumerâ€, “s’en-
flammerâ€, “s’allumer†(avec @a pour sujet) en Dt 29,19 et dans les Ps 74,1.
Par contre en Ex 19,18, vab hwhy wyl[ dry rva ynpm wlk !v[ ynys rhw,
“Le mont Sinaï était tout en fumée parce que l’Eternel y était descendu au mi-
lieu du feuâ€, toutes les versions ont compris que la séquence rhw wlk !v[ ynys
décrivait un état durable, une situation 13, ce qui est tout à fait correct vu le
verset 16 14. Mais comme dans le texte hébreu le verbe !v[ est employé au
qÄá¹al, et non au yiqá¹ol, et qu’il décrit une situation, un état durable, il ne
peut qu’avoir été pris dans le sens statif — et concret — de “être en fuméeâ€
et non actif de “fumer†15.
Pour revenir au Ps 80,5, je suggère que le verbe !X[ y a le même sens
statif qu’en Ex 19,18, mais, cette fois, pris de manière figurée, donc “être
enflammé, être irritéâ€. On aurait pu penser que, dans les mêmes conditions,
Avec ytm-d[ Ex 10,7; 1 S 1,14; 2 S 2,26; Né 2,6; Ps 74,10; 82,2; 94,3;
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Pr 1,22; 6,9; Jr 4,14.21; 12,4; 31,22; 47,5; Os 8,5 et Za 1,12. Avec hna-d[
Nb 14,11 (2x); Jb 8,2; 18,2; 19,2; Ps 13,2 (2x).3 (2x); 62,4 et Jr 47,6.
Avec ytm-d[ 1 S 16,1 et 1 R 18,21. Avec hna-d[ Jos 18,3.
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On verra l’importance du fait que la forme verbale soit réellement in-
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troduite ou dépendante de ytm-d[ / hna-d[ quand j’aborderai Ha 1,2.
La Septante a l’indicatif imparfait (evkapni,zeto), de même la Vulgate
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(fumabat) et les versions françaises ; les versions anglaises ont le past contin-
uous tense.
Ce verset nous indique que “le matin du troisième jour, il y eut des coups
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de tonnerre, des éclairs et une épaisse nuée sur la montagne†et ceci, avant que
(v. 17) Moïse ne fasse sortir le peuple du camp pour aller à la rencontre de Dieu
et que le peuple ne se place au bas de la montagne. Le verset 18 décrit donc bien
l’état de la montagne depuis le matin. Dès lors, bien que c’eût été grammaticale-
ment possible, le contexte empêche de rendre Ex 19,18a ainsi “Le mont Sinaï
fuma (se mit à fumer) parce que l’Eternel y était descendu au milieu du feuâ€.
Cf. JOÜON – MURAOKA, Biblical Hebrew, §112 b ; le sens actif ou dy-
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namique – choix de certaines traductions – aurait exigé le yiqá¹ol (action passée
durative), cf. Id., §113 a et e.
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