Axel Van de Sande, «ytm-d / ( hn)-d( + qatal», Vol. 94 (2013) 107-116
This paper examines the construction ytm-d / ( hn)-d( followed by a qatal-form in Ps 80,5; Exod 10,3; 16,28, and Hab 1,2. Taking into account the verbal process-type (active vs stative), I show that we find a better explanation than those proposed by the grammars.
ytm-d[ / hna-d[ + QĀṬAL 115
est en question. Pourtant, malgré l’emploi du qÄá¹al, la plupart des versions
ont choisi de traduire yt[wX par un temps non passé.
Pour respecter l’emploi de ce qÄá¹al de sens actif et le traduire par un
temps du passé – ou surtout rendre son aspect accompli —, il n’est guère
d’autre solution que de détacher la question hwhy hna-d[ du verbe yt[wX.
Autrement dit, on est amené à considérer que ce n’est pas la durée de l’ac-
tion de crier qui est en question ici 27, mais que c’est hna-d[ qui constitue
la question-même qui a été criée à hwhy par le prophète, mais que hwhy ne
semble toujours pas entendre.
Cette solution est tout à fait envisageable, puisque dans les trois versets
suivants, ytm-d[ apparaît clairement comme étant la question elle-même
et n’est donc lié à aucun verbe:
Is 6,11, ~yr[ waX-~a rXa d[ rmayw ynda ytm-d[ rmaw
“Je dis: Jusqu’à quand, Seigneur? Et il répondit Jusqu’à ce que les
villes soient dévastéesâ€
Ps 6,4, ytm-d[ hwhy taw dam hlhbn yXpnw
“Mon âme est très troublée. Et toi, Eternel, jusqu’à quand?†28
Ps 90,13, $ydb[-l[ ~xnhw ytm-d[ hwhy hbwX
“Reviens, Eternel ! Jusqu’à quand? Aie pitié de tes serviteurs!â€
La traduction donnée par la Bible Segond dans l’édition de 1910 29 me
paraît donc avoir le mieux rendu le sens du texte hébreu: yt[wX hwhy hna-d[
[mXt alw, “Jusqu’à quand, ô Eternel? … J’ai crié, et tu n’écoutes pas !â€.
Dans cette étude, j’ai tenté de cerner la raison de l’emploi du qÄá¹al
après ytm-d[ / hna-d[ en Ps 80,5; Ex 10,3; 16,28 et Ha 1,2. Le fond du
problème, qui, en fin de compte, semble avoir quelque peu échappé aux
grammaires, était de voir comment concilier la question “jusqu’à quand?â€,
qui, en contexte non passé, porte sur la durée d’un procès toujours en
cours, et l’emploi, non du yiqá¹ol ni du participe, mais bien du qÄá¹al. J’ai
affirmé dès lors que, si le verbe au qÄá¹al était réellement introduit par
ytm-d[ / hna-d[, il ne pouvait s’agir que d’un verbe d’état (ou statif) et
que c’est donc la durée ou persistance de l’état (mental) décrit par le verbe
qui est en question. J’ai montré ensuite que le verbe employé en Ps 80,5
devait être pris dans un sens statif (et figuré), sens qu’il a d’ailleurs en Ex
19,18. Il en est de même pour le verbe employé en Ex 10,3 et 16,28, qui,
contrairement à la vocalisation massorétique, n’était originellement sans
Ce qui serait possible si le verbe était au yiqá¹ol:“Jusqu’à quand, Sei-
27
gneur, crierai-je ?â€.
Ma traduction.
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De même dans la Nouvelle Edition de Genève de 1975 et 1979.
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