Jean-Noël Aletti, «Jn 13 – Les problèmes de composition et leur importance», Vol. 87 (2006) 263-272
The thesis developed in this short paper is clear-cut: in order to single out the
dispositio of John 13, different and complementary approaches are required. If, in
a first step, it is helpful to collect lexical parallelisms (chiastic and alternate), it is
even more useful to determine the discursive function of the subunits (introduction,
etc.) and the respective viewpoints of the narrator and of the main character (Jesus).
In other words, a one-track approach must be at all costs avoided.
Jn 13 – Les problèmes de composition et leur importance 265
Les unités retenues par ces auteurs sont les suivantes: vv. 1-5, 6-11, 12-17,
18-20 (déclarés par l’un et l’autre centre de la péricope), 21-26a, 26b-30 et 31-
38. Leur ordonnancement est qualifié de mobile, parce que concentrique ou
alterné, selon les éléments considérés. Ils notent en effet que le chapitre est
grosso modo divisé en deux parties principales, (vv. 1-17 = le lavement est
pieds, suivi de commentaires, et 21-38 = le don de la bouchée, également suivi
de commentaires), où l’on peut effectivement repérer des parallélismes(8):
vv. 1-17 vv. 21-38
1. introduction au lavement des pieds 1. introduction au don de la bouchée
vv. 3-5 vv. 21-26a
2. Simon Pierre – Jésus vv. 6-11 2. Judas – Jésus vv. 26b-30
3. le don de l’exemple (v. 15) 3. le don de l’amour (v. 34)
Globalement, la disposition alternée a la physionomie suivante: A = 1-5, B
= 6-11, C = 12-17, D = 18-20, C’ = 21-26a, B’ = 26b-30 et A’ = 31-38 (9). En
cette présentation, les vv. 18-20 sont proposés comme centre (D).
Effectivement, à la différence des autres unités, leur vocabulaire est spécifique,
sans correspondances avec le reste du chapitre. Mais, si l’on fait abstraction du
vocabulaire, on n’a aucune raison de séparer ces versets de ceux qui les
précèdent, puisqu’ils font partie de réflexions faites par Jésus, commencées au
v. 12a, et énoncées sans aucune interruption de la part des autres acteurs du
récit (un des disciples) ou du narrateur; du v. 12 au v. 20, le discours de Jésus
est continu. Signalons donc, sans nous prononcer encore, et sous forme de
questions, les choix opposés à faire: les vv. 18-20 (et, plus largement, les vv.
16-20) forment-ils une unité à part, ou bien font-ils partie d’une unité
(discursive) allant du v. 12 au v. 20? Et selon quels critères décider?
Simoens et Moloney pensent discerner une composition complémentaire,
concentrique cette fois, se déployant autour des vv. 18-20 et ainsi illustrée (10):
A = vv. 1-5 A’ = vv. 31-38
agapè achevée don de l’agapè
liée à la trahison à la sortie du traître
B = vv. 6-11 B’ = vv. 26b-30
pratique de Jésus pratique de Judas
non-savoir/connaissance de Pierre non connaissance des disciples
savoir de Jésus au sujet du traître sortie de Judas
C = vv. 12-17 C’ = vv. 21-26a
ajmh;n ajmhvn ajmh;n ajmhvn
béatitude trahison
D = vv. 18-20
savoir de Jésus sur les élus
ajmh;n ajmhvn
envoi
(8) Les parallèles ici retenus reprennent en partie ceux mentionnés par SIMOENS, La
gloire d’aimer, 93.
(9) SIMOENS, La gloire d’aimer, tableau du bas de la p. 101.
(10) SIMOENS, La gloire d’aimer, tableau du haut de la p. 101.