Maurice Gilbert, «Où en sont les études sur le Siracide?», Vol. 92 (2011) 161-181
This article takes stock of works published over the last twenty years on the book of Sirach. In it the textual, literary and theological problems dealt with these days are discussed in succession. The footnotes provide an ample bibliography on the subject. The conclusion is that research on this book is making great strides, but also that it is far from having solved all these problems.
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4. Les textes syriaques
La version syro-hexaplaire du Siracide date probablement du
Ve siècle. Elle traduit en syriaque la version grecque qu’Origène
avait donnée dans ses Hexaples, un texte Gr II.
La version syriaque la plus importante est celle de la Peshitta.
On n’en possède pas encore d’édition critique 22. Cette version
semble bien d’origine chrétienne et pourrait dater des années 300.
Elle traduit un texte hébreu, Hb II. Parmi les additions qu’elle
seule transmet, on retiendra surtout Si 1,20c-z, dont l’origine a
toute chance d’être hébraïque. Il semble aussi que le traducteur
adapte sa traduction à son public, omettant des passages qui ne
l’intéressent pas directement: ainsi la prière de Si 51,1-12 est plus
générale que l’original hébreu. Cette version est donc un témoin
important de Gr II, mais pas toujours fiable au plan textuel.
5. Conséquences
Quand on cite l’œuvre de Ben Sira, il conviendrait d’indiquer Ã
laquelle de quatre traditions textuelles on se réfère et indiquer
également la numérotation des chapitres et versets propre à la
tradition choisie. En particulier, lorsqu’on cite la version grecque,
Gr I ou Gr II, il conviendrait de signaler le numéro du chapitre tel
qu’il apparaît dans cette version, en ajoutant entre parenthèses,
pour les chapitres 30–36, le numéro du chapitre tel qu’on le
siastique, la Néo-Vulgate, éditée en 1979 par ordre de Jean-Paul II, est un texte
latin hybride. Il corrige les fautes évidentes, intègre les versets additionnels
trouvés en hébreu, en grec et en latin, – pas en syriaque (cf. Si 1,20c-z
syriaque, remplaçant Si 1,22-27). C’est que ce texte Néo-Vulgate n’a pas de
prétention critique: il fournit un texte à utiliser dans la liturgie de l’Église
latine. Une édition préparatoire en fascicule indiquait dans la préface et en
notes les données critiques essentielles, justifiant les choix opérés: Pontificia
Commissio Pro Nova Vulgata, Liber Ecclesiasticus, Liber Deuteronomii, Liber
Ruth, Pro manuscripto (Romae 1976) 7-98; Libri Sapientiales (Romae 1977)
5-7, 183-275. Ainsi, pour Eccli 45,7-27, “Pericope de Aaron fere ad textum
Hebraicum accommodata estâ€, dans l’édition de 1976, 86, note; dans celle de
1977, 263, note.
En attendant, on utilisera la réédition du texte du codex ambrosien, avec
22
traductions anglaise et espagnole, réalisée par N. CALDUCH-BENAGES –
J. LIESEN – J. FERRER, La SabidurÃa del Escriba – Wisdom of the Scribe (BM
26 ; Estella [Navarra] 2003).