Innocent Himbaza, «Critique textuelle et critique littéraire en 2 Samuel 6,2: une généalogie des témoins textuels.», Vol. 97 (2016) 440-453
2 Sam 6,2 raises both textual and literary questions. On the textual level, no witness provides the original reading, since all the readings are the result of a literary development. However, the LXX of 2 Sam 6,2 is later than the MT since it depends partially upon it. The reading of 4QSama does not depend upon the MT of 2 Sam 6,2. Instead, it may have originated from the MT of 1 Chr 13,6 with which it shares literary concerns. Moreover, the presence of the name Baal in a verse concerning the ark of God may explain textual changes not only in the MT but also in the LXX.
CritiQUe teXtUelle et CritiQUe littÉraire en 2 samUel 6,2 443
satisfaisantes. le texte syriaque de la Peshitta qui suit le tm et le
comprend comme «parmi les dignitaires de Juda» a senti la nécessité
de préciser la destination en ajoutant «et il alla à Gueba». Pour la
Peshitta, c’est dans cette localité que se trouvait l’arche.
il faut donc reconnaître que le texte hébreu du tm (yl[bm) pose
problème. les tentatives actuelles de correction ou de complément tra-
duisent un certain malaise devant un texte que de plus en plus de cher-
cheurs considèrent comme le fruit d’une retouche 10. Pour robert re-
zetko, la lecture hdwhy yl[bm est le fruit d’une révision et non d’une
corruption. elle renvoie à un groupe de personnes (les habitants de
Juda) et non à un lieu géographique. selon lui, dans la tradition la plus
ancienne, l’arche aurait été liée à Baala de Juda. dans un deuxième
temps, elle fut liée à Guivéa (1 s 14,18, 2 s 6,3-4). C’est l’étape que
la lecture du passage étudié ici reflète. enfin l’arche fut liée à Qiryath-
yearim (1 s 6,21 – 7,2; 1 Chr 13,5-6). Baala et Qiryath-yearim au-
raient donc été identifiées plus tard 11. Cependant la même question
narrative que pose la présence de ~vm (de là) m’empêche de suivre
rezetko. il me semble qu’un scribe correcteur a retouché le texte du
tm dans l’intention de transformer un texte plus ancien, peut-être
hl[b ou hdwhy (h)l[b en quelque chose d’autre. en procédant à une
petite retouche du texte, il a réussi à éviter que le mot hébreu, qui pou-
vait faire référence au dieu Baal, ne soit associé à l’arche de dieu 12.
la modification du texte avait donc vraisemblablement une raison lit-
téraire. ainsi, le tm créait une branche spécifique dans la généalogie
textuelle de 2 s 6,2.
10
voir J. hUtzli, “theologische textänderungen im massoretischen text
und in der septuaginta von 1-2 sam”, Archaeology of the Books of Samuel. the
entangling of the textual and literary history (eds. P. hUGo – a. sChenKer)
(vts 132; leiden – Boston, ma 2010) 213-236, spéc. 230-236. Cependant, pour
d’autres, le tm de 2 s 6,2 représente la lecture la plus ancienne qu’on puisse at-
teindre. voir P. PorziG, Die Lade Jahwes im Alten Testament und in den Texten
vom Toten Meer (BzaW 397; Berlin – new york 2009) 163-165.
11
voir r. rezetKo, Source and Revision in the Narratives of David’s Transfer
of the Ark. text, language, and story in 2 samuel 6 and 1 Chronicles 13,15-16
(new york – london 2007) 91-98; r. rezetKo, “david over saul in mt 2 samuel
6,1-5”, For and against David. story and history in the Books of samuel (eds.
a.G. aUld – e. eyniKel) (Betl 232; leuven 2010) 255-271, spéc. 265-268.
12
voir également P.r. aCKroyd, The Second Book of Samuel (london – new
york – melbourne 1977) 63. Pour l’évitement de Baal dans les noms théophores, voir
r. mÜller, “das theophore element “-Baal” zwischen samuel und Chronik”, Reading
the relecture? (eds. U. BeCKer – h. Bezzel) (Fat 2.66; tübingen 2014) 107-129.