Paul Beauchamp, «Lecture christique de l’Ancien Testament», Vol. 81 (2000) 105-115
Attempting a Christ-oriented reading of the Old Testament is a challenge which invites objections and obstacles. What is the degree of legitimacy or of necessity which the New Testament (the Gospels and Acts) provides for such a reading? We are concerned with those texts which set forth the principle itself rather than with individual citations; such a reading appears as inseparable from the foundations of the faith. Other texts are illuminating for us with regard to the way of carrying this out. This article presents the first lines of a response, by means of a hermeneutical conversion. It presupposes that one cannot distance oneself from the literal meaning and from its spiritual and theological content.
compréhension nouvelle non seulement des paroles de Jésus mais aussi des Écritures10.
4. Conclusion: deux niveaux
La proposition déclairer les deux Testaments lun par lautre attire donc lattention par son extension et par son intensité. La conclusion minimale sera quelle représente une importante hypothèse de travail. Sa mise en oeuvre peut se faire à deux niveaux. Il importe de distinguer le niveau historique et le niveau théologique, sans ignorer leur proximité ou même leur interpénétration.
Niveau historique. Tous, quils soient historiens ou non, peuvent admettre que ce qui est donné comme la clé des Écritures (centrées sur la Passion et la Résurrection) apparaisse après quelles soient accomplies. Plutôt que de sinterroger sur ce que fut lenseignement exégétique de Jésus, dont laspect individuel nous est difficilement accessible, lhistorien se demandera si les indices quune interprétation comparable des Écritures ait été faite par les contemporains de Jésus sont décelables avant laccomplissement en Jésus. On ne fera guère dautre rapprochement à lintérieur de cette période quavec les textes de Qoumrân (Hymnes11 et Commentaire dHabaquq12) évoquant la persécution du Maître de justice. Le contexte (surtout celui du Commentaire) est bien eschatologique, mais le personnage souffrant, quelle que soit son importance et bien que son sort soit mis en relation avec des versets isolés ou même avec tout le livre dHabaquq, napparaît pas comme le centre des Écritures, et il nest pas le sauveur de son peuple. On reconnaîtra, dautre part, quil y a peu de chances quun peuple et les représentants dune institution, où que ce soit, aient attendu que le salut de leur peuple vienne dun personnage condamné et humilié à mort. Jésus a-t-il pu découvrir lui-même ce sens aux Écritures, a-t-il pu fonder dans cette découverte sa décision daffronter Jérusalem, lors du tournant principal de sa vie (Mc 8,31 p.)? Albert Schweitzer sen est montré certain: selon lui, la figure dite du "Serviteur Souffrant" a déterminé la décision de Jésus. La fécondité de cette position vient de ce quIs 52,13 53,12 nest pas un fragment erratique, mais se situe au milieu dun ensemble dont le thème principal est lensemble des révélations divines, en sorte quau niveau même du recueil isaïen, le Serviteur peut être dit accomplir "tous les prophètes" antérieurs13. Lhistorien est fondé à dire