La grande lacune du Codex de Bèze 25 à la fin du IIe siècle des corpus qui formeront le Nouveau Testament au IVe, il existe un christianisme méconnu qui est celui des maîtres de Papias, les anciens Jean et Aristion, puis d’Ignace et de Polycarpe, ces derniers étant respectivement le concepteur et le producteur des premiers corpus qui vont devenir ensuite le “texte occidental”. Ce christianisme intermédiaire est l’héritier d’une culture sacerdotale qui naît au temple de Jérusalem, à l’époque de la dynastie des Oniades, vassale des Lagides d’Alexandrie. Comment le christianisme est-il, pendant un siècle au moins, et peut- être dès la première génération, en possession de cette culture qui s’effon- dre avec la destruction du temple de 70 ? C’est ce qu’il convient d’élucider, dès lors que l’existence de ce christianisme intermédiaire est reconnue. A quels signes reconnaît-on l’existence de ce christianisme particulier ? Le premier de ces signes est le contenu de la grande lacune du Codex de Bèze, si elle contenait bien une forme évoluée d’un groupe initialement formé de cinq lettres et devenant à partir du IIIe siècle le corpus des épîtres catholiques. Ainsi, la grande lacune du Codex de Bèze fournit-elle un cadre nouveau pour donner aux variantes de ce manuscrit leur place dans l’histoire du christianisme. Christian-B. AMPHOUX CNRS-UMR 6125 (Aix-en-Marseille I) 5 rue Subleyras F- 34000 Montpellier (FRANCE)