Alain Martin, «Matthieu 1:16 dans le palimpseste Syriaque du Sinaï», Vol. 15 (2002) 87-94
In the present article, the author analyses a variant reading of Matt. 1:16 that only
appears in a Syriac palimpseste of St Catherine in Mount Sinai and which concerns an
important issue of the Christian dogma: the virginal conception of Jesus.
94 Alain Martin
Luc 2:48: le texte habituel a: ‘ton père et moi’, comme pour bien dis-
tinguer le rôle de Marie de celui de Joseph. Dans Cureton, on a ‘nous’ qui
place Marie et Joseph sur le même plan. Ce pourrait être le témoignage
d’une lecture plus ancienne.
Sans entrer ici dans le détail de la discussion, ces quelques exemples
de variantes montrant des points de vue théologiques différents qui ont
évolué.
A ce propos, Agnes Smith Lewis termine son introduction en disant:
‘La question de savoir pourquoi Dieu a permis que des variantes se glis-
sent dans les textes et les versions primitives de ces livres sacres, doit être
une énigme pour de nombreux esprits. La réponse peut être que l’oeuvre
de Dieu n’est pas mécanique comme les nôtres. N’est–il pas possible
que nous ayons nous–mêmes confondu l’idée d’inspiration avec celle de
dictée? Cette dernière pourrait signifier la production d’un texte dont
chaque lettre aurait été l’objet d’un culte: la première signifie que Dieu a
mis dans les coeurs d’hommes choisis le désir d’écrire ce qu’ils savaient
être une certitude des vues que Dieu avait sur eux, mais qu’il leur laissait
une totale liberté à la fois pour exprimer et transmettre ce qu’il veut dire
au travers de leur propre voie’. (p. xiii).
Là encore, on peut discuter les affirmations d’Agnes Smith Lewis,
mais du moins ces paroles témoignent qu’une réflexion théologique peut
très bien accompagner une recherche scientifique.
Alain Georges MARTIN
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