Christian-B. Amphoux, «Le texte évangélique de césarée et le type de texte 'césaréen' des evangiles», Vol. 12 (1999) 3-16
The adjective «Caesarean» is generally predicated of a number of textual variants (rather than a full text) attested by a group of medieval Greek manuscripts and some ancient versions. Some of these variants were already known by Origen, which explains the choice of the adjective «Caesarean»; but these are not the variants belonging to the text followed by Origen, the origin of which was around 200 AD and probably in Antioch, rather than Caesarea. The author attempts to explain the alternance between these two types of texts associated with Caesarea.
et c’est le dernier fils qui l’accomplit,
il a de plus le rang dans la fratrie que privilégie l’élection divine; la
réponse ne fait donc pas de doute. Mais pour Jésus, c’est la disposition du
cœur qui a toute l’importance, la réponse attendue est donc le premier fils,
malgré l’absence d’œuvre; Jésus lui-même est un fils premier-né qui
vient renverser l’élection des derniers nés.
C’est bien la forme C est celle que connaissent Irénée et
Origène; mais le premier ne précise pas la réponse des interlocuteurs, et le
second donne seulement la réponse attendue, celle de Jésus, sans préciser que
les interlocuteurs donnent l’autre. Eusèbe, dans la lignée de l’exégèse
d’Origène, ignore la mauvaise réponse, et le Sinaïticus suit cette
voie: la réponse des interlocuteurs se conforme à celle de Jésus.
Dans cet exemple, le texte alexandrin (forme B1)
existe avant 200, le texte dit "césaréen" (forme B2)
vraisemblablement vers 200; mais à Césarée, avant 250, Origène lui préfère
le texte "occidental" (forme C), qui va devenir, sous l’influence de
l’exégèse d’Origène, le texte courant (forme A), cité par Eusèbe, avant
331, et attesté par le Sinaïticus. Puis au ve siècle, alors
que la forme B sert encore de modèle aux versions copte, arménienne et
géorgienne, la forme A s’impose notamment en grec et en syriaque 12.
Le Notre Père (Lc 11,2-4) 13
a) Formes courtes. Le second exemple est le Notre Père de Luc. La forme courante éditée et traduite aujourd’hui est une forme courte (à cinq demandes), c’est celle du P. Bodmer XIV (P75) et du Vaticanus (B), elle est attestée par Origène, traduite par la Vieille syriaque (sys) et la Vulgate latine (vg), conservée encore par la famille f et la version arménienne (arm); elle est proche de la forme marcionite (ci-après, à droite) que nous connaissons par Tertullien:
pa&ter | pa&ter |
1. a(giasqh/tw to_ o1noma& sou | 1. a(giasqh/tw to_ pneu~ma& sou |
2. e0lqe/twh9 basilei/a sou |
2. e0lqe/tw h9 basilei/a sou |
4. to_n a!rton h9mw~n to_n e0piou/sion |
4. to_n a!rton sou~ to_n e0piou/sion |
di/dou h9mi=n to_ kaq h9me/ran |
di/dou h9mi=n to_ kaq h9me/ran |
5. kai\ a!fej h9mi=n ta_j a(marti/aj h9mw~n |
5. kai\ a!fej h9mi=n ta_j a(marti/aj h9mw~n |
kai\ ga_r au0toi\ a)fi/omen panti\ o(fei/lonti h9mi=n |
kai\ ga_r au0toi\ a)fi/omen panti\ o0fei/lonti h9mi=n |
6. kai\ mh\ ei0sene/gkh|j h9ma~j ei0j peirasmo&n |
6. kai\ mh\ a!fej h9ma~j ei0senexqh=nai ei0j peirasmo&n |